Depuis quelques années, de nombreux scientifiques s'opposent à la théorie de la dérive des continents, le plus virulent d'entre eux étant Harold Jeyffreys. Celui-ci, en bon géophysicien, critique le point faible du modèle à savoir, le moteur de la dérive. Il considère que les forces que je propose ne sont pas assez importantes pour permettre le mouvement de plaques.
Je suis conscient que cela constitue le point noir de la théorie et que celle ci comporte des limites. J'espère pour autant qu'elle sera reprise et inspirera des chercheurs qui trouveront de meilleures explications concernant la probable mobilité des plaques.
Je voudrais cependant répondre aux esprits limités qui croient que ce seul doute permet de réfuter ma thèse. Faut-il être aveugle pour ne pas voir que les indices que j'énonce sont autant d'éléments en contradiction avec l'actuel paradigme ? Jusqu'à quand éviterons nous de voir que ce dernier est dépassé et qu'il se révèle aujourd'hui incapable d'expliquer ces simples observations ?
Comme Galilée, faisons abstraction de tout ce que nous savons et fions nous à la logique. Ce seul passage de mon livre permettrait de distinguer les plus sensés d'entre vous :
« Tout se passe comme si nous devions rassembler les morceaux déchirés d'un journal sur la seule base de leurs contours pour vérifier ensuite seulement que les lignes imprimées se raccordent correctement. Si tel est bien le cas, il ne reste plus qu'à conclure que les morceaux étaient, en effet, disposés ainsi. Quand bien même nous ne disposerions que d'une seule ligne pour procéder à cette vérification, nous aurions une probabilité très grande de tomber juste ; mais en présence d'aucune ligne, cette probabilité est élevée à la énième puissance. »
En effet les contours des continents s'épousent à merveille et fossiles, marques de glaciation et structures géologiques jouent le rôle de lignes. La probabilité de tomber juste est tout sauf négligeable, contrairement à ce que prétendent mes détracteurs.
Et à tous ceux qui répliqueront que l'on ne peut pas accepter une théorie sous prétexte qu'elle est très probable je répondrai que cela je gêne en rien ni la raison ni l'esprit. Prenons l'exemple d'une enquête judiciaire présentant un nombre considérable d'indices mais à laquelle on ne trouve pas de mobile. Le principal suspect est tout de même condamné.